Les Bains Macabres… le clap de fin !

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C’est le clap de fin pour l’opéra « Les Bains Macabres », musique de Guillaume Connesson, dont j’ai écrit le livret. La neuvième représentation a été donnée samedi 15 février au théâtre à l’italienne de Saint-Dizier, en Haute-Marne. Du premier au dernier soir, les merveilleux interprètes ont joué devant des salles combles, et comblées, je crois. Un vrai succès, à mettre au crédit des nombreux artisans de ce spectacle, dûment cités à la fin de ce billet. Qu’ils en soient tous, et chacun, chaleureusement remerciés. Il va s’agir maintenant de convaincre d’autres maisons d’opéras, en France et à l’étranger, d’accueillir à leur tour « Les Bains Macabres ». Nous espérons une nouvelle tournée, élargie, dans quelque temps.
J’ai signé des romans, des BDs, des récits de marche, des dialogues de jeux vidéo… mais n’avais jamais écrit de livret d’opéra. Ma chance a été de nouer avec Guillaume Connesson une collaboration idéale, fluide et inspirée, et de trouver ensuite avec les Frivolités Parisiennes, le metteur en scène Florent Siaud, des techniciens hors de pair, un chœur d’élite et de merveilleux interprètes, la traduction fidèle de mes idées et intentions — augmentées des leurs.
Je craignais d’être éclipsé par tous ces artistes de lumière et, de fait, mon nom s’est effacé de quelques hommages, de quelques compliments. Mais c’est parfois bien pire, comme le signale le compositeur Laurent Petitgirard dans cette intéressante réflexion sur l’activité de librettiste : « Librettiste n’est pas un statut facile. À moins d’être un auteur célèbre, il est insuffisamment cité, que ce soit dans le répertoire traditionnel de l’opéra ou souvent dans l’opéra contemporain. Obtenir simplement le nom du librettiste sur les affiches est très compliqué. »
Ouf ! Je l’ai échappé belle !
Ce n’est pas sans émotion que je prends congé de Célia, baigneuse aux Bains Terminus, de Nestor son extravagant patron, de Mathéo entre-deux-mondes, d’Aristide élu-à-la-députation, des curistes goguenards…
J’ai hâte de les revoir sur scène et aussi de leur donner, dans la lumière poudrée des projecteurs, des frères et des sœurs en poésie.
D’ici là, vous pourrez entendre un duo extrait de notre opéra lors des Victoires de la Musique Classique, diffusées ce vendredi 21 février à 21 h 05 sur France 3, et sa retransmission intégrale sur France Musique, à une date ultérieure.
Je vous invite aussi à parcourir ce récit des coulisses des Bains Macabres, sur le site de l’excellent chœur de chambre Les Éléments mené par Joël Suhubiette, qui, au cours du spectacle, donna voix et présence aux fantômes.
Longue vie aux Bains Macabres !
Musique | Guillaume Connesson
Livret | Olivier Bleys
Mise en scène | Florent Siaud
Orchestre Les Frivolités Parisiennes dirigé par Arie van Beek.
Chœur de chambre les éléments (Nicolas Chesneau, Joël Suhubiette).
Régie générale : Anna Piatyszek
Scénographie et costumes : Philippe Miesch
Éclairages : Nicolas Descôteaux
Assistante à la mise en scène : Jane Piot
Design video : Thomas Israël
Production : Les Frivolités Parisiennes / Théâtre Impérial de Compiègne
Avec Sandrine Buendia, Romain Dayez, Fabien Hyon, Anna Destraël, Geoffroy Buffière, Nicolas Certenais, Benoît-Joseph Meier, Benjamin Mayenobe et Jérémie Brocard.

Revue de presse :

« Coup de coeur de Charles Arden » (La Dispute, France Culture)

« Sur un livret d’Olivier Bleys, qui flèche l’intrigue vers un sentier spirite emprunté par de mystérieux fantômes, la mise en scène de Florent Siaud fait traverser la frontière de la mort à la passion amoureuse tandis que le compositeur Guillaume Connesson, lui, alterne les ambiances musicales dans une généreuse veine romantico-patchwork où le Grand Opéra se frotte au funk et les rythmiques samba aux bandes originales inquiétantes. » (Guillaume Tion, Libération)

« On l’aura compris que, malgré son titre, le livret des « Bains macabres », signé Olivier Bleys, ne cherche pas à donner le frisson mais plutôt le sourire. Présentée comme un opéra-comique, c’est-à-dire associant musique et dialogues parlés, cette pièce joue l’ambiguïté de la définition, l’humour étant omniprésent dans cette histoire peuplée de fantômes. » (Philippe Venturini, Les Echos)

« Une réussite toutes catégories confondues, […] au rang des créations les plus abouties dans le domaine du théâtre mis en musique. Tout simplement. […] un spectacle subtil, audacieux, haut de gamme. Le livret d’Olivier Bleys (son premier), annoncé donc comme un polar, s’articule autour d’une enquête policière […]. Tragique donc… mais une occasion rêvée pour l’auteur de convoquer la fantaisie dans toutes ses déclinaisons. La dérision d’abord, car le second degré s’invite à chaque scène, jusqu’au dénouement (mais ne divulgâchons rien) et dès l’entrée des curistes aux Bains Terminus, qui prend des allures de réclame pour un savon de stars dans un bain moussant avant de tourner au cours de gym-yoga. Ensuite, les histoires de fantômes qui rodent parmi les vivants, et qui grommellent plutôt comme des zombies, mais immaculés de blanc et perchés dans les hauteurs. Enfin, la mythologie, au travers d’une évocation inversée du mythe d’Orphée franchissant un obstacle aqueux pour aller chercher sa bien-aimée, qui pose la question profonde de l’amour dans ou au-delà de la mort. Toutes ces strates légères et fantastiques s’ancrent dans un contexte on ne peut plus actuel – harcèlement sexuel au travail, messagerie électronique, police scientifique tout droit sortie de séries télé – mais sans insistance ni gravité ; d’ailleurs, l’employée sait plus que tenir tête à son patron, et l’adjoint à la commissaire tient plus de la bouffonnerie élémentaire que de ce cher Watson… » (Regard en coulisse)

« Réussite éclatante pour les bains macabres. […] Des rires fusent, plusieurs coups de feu claquent et l’opéra s’achève, aussitôt acclamé par le public du théâtre de l’Athénée Louis-Jouvet, évidemment conquis. […] la réussite de cette réalisation repose sur la grande harmonie du trio composition/livret/mise en scène, permettant au tout d’atteindre d’habiles équilibres, avec l’apparence du facile. » (Yannick Foratier, Classique mais pas has been)

« Pas de bon opéra sans un bon livret : nouveau dans le rôle de librettiste, le romancier Olivier Bleys – familier aussi de l’univers de la bande dessinée – a fourni un excellent matériau de départ à Guillaume Connesson. […] Deux grosses heures de plaisir et un immense éclat de rire final. Plongez sans hésiter » (Alain Cochard, Concertclassic)

« Olivier Bleys réussit à nous entraîner dans cette histoire d’amour peu commune grâce à la beauté poétique de son histoire et de ses dialogues simples, sans trivialité. » (Marc Portehaut, Classicagenda)

« Hormis Maupassant qui l’a utilisé avec brio dans Mont-Oriol, son cinquième roman, l’univers du thermalisme a rarement inspiré la littérature. Cet opéra-polar a su en faire son miel. […] Nous voici emportés dans un tourbillon sonore et visuel qui ira crescendo jusqu’à la fin. […] Tout s’enchaîne comme par magie au rythme d’une musique colorée, expressive, moqueuse, parfois violente ou sentimentale qui force l’admiration. » (Brigitte Cormier, Forum Opera)

« Le public fait un triomphe à cette œuvre qui transforme la mort […] en un opéra-comique. […] La partition déploie ainsi ses phrases musicales aussi intéressantes et appréciables que celles du livret (signé Olivier Bleys) avec paroles poétiques, images savoureuses, suspens, situations cocasses. » (Charles Arden, Olyrix)

« Il faut courir voir ce spectacle génial. Un opéra polar plein d’humour et de fantômes » (Foudethéâtre)

« Sur un livret tout à la fois farfelu et terriblement romantique d’Olivier Bleys, Les bains macabres racontent l’histoire d’un amour éternel sur fond d’intrigue policière. Il y a de la bande dessinée et du cinéma à l’arrière-plan de ce scénario. Tout finira bien ou mal, selon le point de vue d’où on se placera. » (Musicologie.org)

« L’écrivain Olivier Bleys, aussi sensible aux croisements artistiques que Guillaume Connesson, a élaboré un livret enlevé, drôle et haletant à cet opéra-comique, comme un scénario de cinéma, sans pour autant agir « à la manière de ». Le monde qu’il croque tangue entre les vivants et les morts, met face à des réalités sociales (les sites de rencontre sur internet), et trouve le juste milieu entre la parodie et la substance. Le charme suranné des cures thermales tinte avec le comique des personnages (la policière autoritaire et son acolyte zozoteur, le directeur sans scrupules) mais ne sombre jamais dans le ridicule. Le tournant de l’histoire d’amour au moment où Mathéo revient sur terre surprend par l’émotion qu’il dégage : Célia découvre son fiancé pour la première fois en chair et en os lors d’un duo poignant (« Laisse-moi te regarder ») qui redistribue les cartes. À la question « qu’est-ce qu’être humain ? », Olivier Bleys répond avec des variations rusées et des gourmandises rhétoriques. » (Thibault Vicq, opera-online)

« Une musique savante et volontiers volubile – orchestration riche « à la française » […], amadouant le texte de Bleys à la fois quotidien et savamment contourné (clin d’œil, là aussi, aux librettistes du passé ?) […]. Plateau impeccable et monté sur ressorts […], direction elle aussi « label-qualité » d’Arie Van Beek. » (François Lafon, Musikzen)

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