a marche est une pratique universellement répandue : sur tous les continents, dans toutes les cultures, tous les jours et à tout âge, des hommes et des femmes vont à pied. Une expérience commune, que font chaque jour des gens ordinaires : le contraire de l’aventure, que vivent exceptionnellement des gens extraordinaires. Mais si le chemin s’allongeait jusqu’à faire le tour de la Terre ? Et si le voyage se poursuivait durant des années ?
C’est le défi d’un tour du monde à pied par étapes, à la fois simple et audacieux, que choisissent de relever des marcheurs d’âges différents et d’expériences variées. Ils viennent de plusieurs pays, parlent diverses langues. Ils parcourent une seule étape ou bouclent le voyage. Rien ne les unit, sinon l’élan et le goût de marcher.
Partis en juillet 2010 du village de Pampelonne, près d’Albi, dans le sud-ouest de la France, les marcheurs de geopedis ont traversé l’Europe en parcourant successivement la France, la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie et la Hongrie.
Au terme de la neuvième étape, réalisée en août 2017, ils ont atteint Kiev, capitale de l’Ukraine, en vue de la frontière russe. Plus de 4 000 kilomètres ont été couverts, intégralement à pied, sans user d’aucun véhicule à moteur.
Les étapes à venir se déploieront en Russie, au Kazakhstan et en Mongolie ; avant d’aborder le continent américain. Sans itinéraire fixe, les marcheurs de geopedis progressent vers l’est, aux latitudes tempérées de l’hémisphère nord. D’une durée moyenne d’un mois, les marches ont lieu pendant l’été.
Ce périple à pied défend des valeurs : la sobriété, puisque les marcheurs progressent sac au dos avec un équipement minimum et très peu de moyens, néanmoins dans une complète autonomie ; la rigueur, car ils restent fidèles au principe de n’emprunter jamais aucun véhicule à moteur, et de démarrer chaque nouvelle étape à l’endroit précis où a fini la précédente ; l’endurance qu’exigent les efforts de chaque jour ; le respect de la nature, évident lorsqu’on chemine à pied et qu’on subit les aléas du climat ou les convulsions du terrain ; enfin l’inscription dans le temps long, puisque cette marche déjà pluriannuelle se poursuivra leurs vies durant.
À l’opposé d’aventures sportives courtes, rapides et dépensières, cette marche autour du monde prend le temps. L’effort déployé revêt ainsi une portée symbolique, politique voire spirituelle. Aller lentement, quand tout va vite ; aller à pied, quand roulent tant de voitures ; prendre le temps de la parole et de la réflexion : tel est le message que délivrent, par leur exemple, ces marcheurs autour du monde.
Ils auront réussi si, demain, vous marchez avec eux.
Étape par étape…