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Éd. L’Escampette,  2003

Bleys décrypte et déchiffre, sans complaisance, avec un rien d’insolence, et la familiarité du tutoiement qu’il a adopté. Ce petit livre brillant refermé, on n’a qu’une envie, relire Loti !

Jean-Claude Perrier, Livres-Hebdo

L

oti ? Quand as-tu rencontré la mer ? J’écris : la Mer, avec majuscule, le Grand Océan ; non cette surface d’eau molle, presque impotente qui frange le pays saintongeais, et dont l’émiettement d’îles – île Madame, île d’Aix, île d’Oléron, plus haut île de Ré – achève d’aspirer les forces. Ton premier rendez-vous avec la mer, Loti, est un  » bref et lugubre tête-à-tête  » lors d’une saison de plage près de Royan. Tu as cinq ans, peut-être six. As-tu acquis là, comme tu le prétends, la certitude de ta vocation maritime ? Rien n’est moins sûr. Le pinceau est complaisant qui fait le portrait de l’artiste. Tout homme arrivé connaît la tentation de retoucher son passé, couvrant ses fautes d’une ombre bienvenue, rehaussant ses mérites avec une valeur claire, projetant sur ses moindres actes une lumière d’ensemble qui unit tout : voilà comment une vie devient destin sous l’œil indulgent du mémorialiste. Je n’y crois pas…